Tu as beau avoir au moins une quinzaine, rien qu’en ville, de laboratoires clandestins travaillant pour toi, continuellement, et pour créer tes substituts tu n’en restes pas moins un chimiste dans l’âme. Il est vrai, qu’avec l’aide de Gold, tu as mis en place, il y a fort longtemps la première formule qui assuras ton succès une fois adulte. Mais rien de plus facile, quant à l’époque, tu avais des accès constants à l’Entreprise et à ses laboratoires. Pourtant, je dois bien l’admettre, il est vrai que tu as toujours était incroyable dans ce sujet-là, un véritable génie personnifié dans ta jolie tête blonde. Mais tu aurais pu en faire bon usage, n’est-ce pas ? Tu aurais pu travailler pour l’UDC, le premier humain non-mort, ayant créé une brèche dans le plan parfait et déroutant de Vivante. Mais non, évidemment, tu as préféré partir sur le marché des vendeurs de bonheur, de rêves éphémères pour les âmes brisés, en peines, en recherches de quelques choses. Et tu aimes ça, évidemment, si profondément que cela en devient effarant.

Mais le contact avec les laboratoires te manque, je le sais bien. Le fait de créer, de chercher, de trouver la formule exacte et le frisson que cela te procures. Alors, comme cette nuit, tu entres souvent ici. Que cela soit par les bienfaits de ta sœur ou tout simplement grâce aux quelconques grouillots à qui tu refiles pots-de-vin ou substituts gratuitement pour t’y faire pénétrer illégalement. Ils sont bien tous corruptibles, n’est-ce pas ? Et ça tu l’as très vite compris. Tout peut se tarifer, tout peut s’acquérir. Enfin… Tout sauf la décence bien évidemment. Bien la seule chose qui te manque. Mon pauvre chéri, c’est assez triste, enfin, je trouve.

Bref. C’est donc ainsi, que ce soir encore, tu pénètres dans les locaux de l’Entreprise, ce soir qu’encore, tu t’amuses et tu recherches une nouvelle formule, un nouveau moyen encore plus efficace de rendre la plèbe accro à ton sadisme. Mais ce n’est pas ce soir que tu t’attendais à avoir de la compagnie. Il doit être quatre heures du matin quand, approchant presque du but, tu entends un cliquetis inquiétant. Et pas de ceux des CDNOs que tu aimes bien observer, mais de loin, ce n’est pas vraiment le moment pour toi de périr d’une manière vraiment ridicule. Mais plutôt un bruit humain, réel, super. Alors tu te retournes prudemment et dans un sourire que tu veux sympathique, plutôt réussis, bravo, tu te retournes doucement.

- Bonsoir ?