Calme • Sarcastique • Cynique • Logique • Bourreau du travail • Déteste les ados • Droit • Joueur • Ne supporte pas la faucheuse • Insomniaque  

Histoire ; Je me souviens de toi. T’étais pas grand-chose de plus qu’une âme seule face à l’immensité d’une pénombre inquiétante. Qui que tu sois, d’où que tu viennes, toi aussi tu as déjà eu peur. Même le diable en personne a déjà chié une ou deux fois dans son froc. Alors pas de panique, ça arrive à tout le monde tu sais… J’aurais pu être ce monstre caché dans le placard qui n’attends que le moment fatidique où ta vigilance lâche. Ce sadique sans vergogne qui se nourri de tes plus grandes peur. J’aurais pu refuser de comprendre tes supplications. J’aurais pu être l’épée de Damoclès qui pèse au dessus de ton joli minois. Je dois dire que parfois… J’aurais bien aimé ne pas être un rêveur au cœur pur.

Tu m’as oublié, ne fait pas comme si je comptais pour toi. Mon importance jadis de mise s’est vue jetée aux oubliettes. Reléguée à l’état de conte de fée. Relégué à l’état de légende urbaine. Le marchand de sable ? Foutaise ! Ce n’est pas ce type qui endormait les marmots peureux au moyen-âge  par hasard ? Non. Lui il était un doux rêveur, un grand cœur. C’était un médiateur. Une perfusion de bonnes intentions balancée là par la création. Il était là pour encaisser, pour compenser. Pour permettre à ceux qui n’osaient pas faire le grand saut de fermer les yeux quelques minutes. C’était une bouffée d’air frai. Quand t’étais là, planté, au bord des larmes, au bord du gouffre, lui n’était pas bien loin. Il n’avait qu’à t’effleurer. Il n’avait qu’à t’effleurer pour que tes pensées disparaissent doucement, pour t’emmener avec lui dans un monde onirique, dans un monde de tous les possibles, un monde plus doux.

Tu sais … l’avenir appartient à ceux qui rêvent trop.

Mais tu m’as quand même oublié … Et moi j’ai préféré détruire ce souvenir grotesque que de l’entretenir. La princesse fume des clopes au balcon pendant que le prince se bourre la gueule au café PMU du coin. Tu vois le rêve tu l’as tellement piétiné que t’en as fait un cauchemar béant, insatiables et proche de tous nous consumer. La télé, le canapé, le crédit à payer. Métro. Boulot. Dodo. Dodo ? Non pas dodo non, de nos jour même le marchand de sable ne trouve plus sommeil.

Ecoute mon chou, je vais te donner un conseil d’ami, le temps est un assassin. La mort elle, c’est ta meilleure amis. C’est drôle quand on y pense, Mr-Sandman qui a fait un burn-out. Bah ouais, il est parti, il s’est cassé, il est cassé et c’est comme ça va falloir t’y faire, de toute façon c’est pas comme si un jour t’avais compté sur lui.

Puis il y a eu cette petite peste. Une ado gothique avec des cheveux grotesquement violets. Je sais pas pourquoi j’ai signé ce papelard. Je sais pas pourquoi j’ai accepté de parler à cette chieuse. Je sais pas ce que j’ai pris ce soir là pour tomber dans le panneau. J’étais bien moi avant qu’elle ne vienne foutre le bordel. Intégré, digéré, et recraché par le système sociétal des êtres humains. J’avais profité de mon éternité pour déjouer leur système. J’avais appris pour 1$50 d’amende de retard à la bibliothèque ce que certains auraient acheté pour des millions. Consuméristes à la con. Alors pourquoi j’ai pas passé mon chemin quand la mort du haut de ses 1m60 les bras levé, m’a agité sous le nez un contrât débile et truffé de non-lieux ?

Petit Médecin anesthésiste travail maintenant pour L’ULTIMATE. Petit médecin anesthésiste rempli maintenant ses nuits blanches comme un grand. Endormir les CDNO, belle mascarade. Habilité au secret, auteur sans scrupule d’une vie à double tranchant.

C’est l’histoire d’un Marchand de sable délaissé. C’est l’histoire d’un petit anesthésiste désabusé.