arjan & andrea

la vie post mortem réserve décidément bien des surprises. depuis qu’andrea travaille comme secrétaire à l’ultimate death compagny, chaque jour est une nouvelle surprise. entre les locaux de rip pharma qui regorgent de cdno, alix qui a toujours des idées farfelues et les fantômes qui traverse aléatoirement son bureau… andrea n’a pas une vie professionnelle tranquille.

alors quand sa supérieure lui a annoncé qu’elles partaient au camping, andrea a été à peine étonnée. elle a vite accepté ces vacances inattendues, bien enthousiaste à l’idée de partir à l’aventure. elle s’imaginait déjà les forêts luxuriantes et les feux de camps où elle pourrait jouer un peu de guitare.
c’est lorsque alix lui annonça la liste des affaire qu’elle devait apporter au camping qu’andrea effleura l’idée que ça n’allait peut-être pas être si reposant.

c’est donc des valises plein les bras et les tentes sur le dos qu’andrea se retrouve dans les plaines sacrées de l’otherside, au milieu de tous les autres employés.

une fois l’installation plus ou moins bien faite (andrea a beau être débrouillarde, s’occupe des affaires d’alix est loin d‘être facile), la brune décide d’en profiter pour repérer un peu les lieux. dans son statut de jeune morte, c’est bien la première fois qu’elle met les pieds ici. elle ne connaît d’ailleurs que très peu l’otherside en général et est bien décidée à en profiter pour mener quelques investigations.
ses affaires déposées, andrea récupère simplement son sac à dos où il y a tout ce dont elle a besoin pour survivre puis quitte le camping sans vraiment savoir où aller. elle s’en moque, tant qu’elle tombe sur quelque chose. c’est un peu le but aussi, d’avancer au hasard et de voir ce dont l’avenir sera fait.

c’est comme qu’elle repère une silhouette familière, un peu à l’écart du groupe. une grande silhouette qui flotte à quelques centimètres du sol, le dos courbé et le regard perdu vers la végétation. andrea le reconnaît rapidement: elle a eu le droit à quelques traversée fantomatique de sa part dans son secteur.
elle le voit souvent arjan. ils s’échangent quelques mots, de temps en temps. jamais longtemps, parce qu’andrea se fait rappeller par alix ou qu'elle fantôme est occupé. mais suffisamment pour qu’andrea apprécie sa douceur.

“salut arjan.”

elle approche. amorce la conversation pour ne pas le surprendre. elle se glisse à côté de lui, observant d’un air curieux ce qu’il est en train de faire.

“tu regardes les plantes ?”

le fantôme aime les plantes. elle a souvent eu l'occasion de le voir errer vers la serre. et andrea aussi, elle adore la verdure. cette passion commune coulé au fait qu’arjan est un ectoplasme n’a fait que éveiller en elle une forte curiosité.
elle ne peut donc s'empêcher de venir lui parler.

arjan & andrea

elle sourit, andrea. son petit coeur se gonfle sous les mots doux d‘arjan. elle ne sait pas pourquoi, mais cet homme là a quelque chose d'incroyablement apaisant. sa voix est paisible et chaleureuse et andrea se sent immédiatement détendue. la brune n’est pas très regardante sur le temps qu’il met à lui répondre. elle est bien au courant que les fantômes ont de plus en plus de mal à ne pas se perdre et à rester vifs.
ça lui convient parfaitement. c’est également pour ça qu’elle est venu le voir: andrea a besoin de calme. elle a besoin d’arrêter de penser et d’agir en permanence. elle veut que le flot incessant de penser se taise pour profiter un peu de la nature que cette séance de camping offre.

“honnêtement, je n’en suis pas si sûre. je suis partie un peu de mon plein gré. mais j’avais envie de partir explorer un petit peu. je pense qu’alix comprendra, et au pire je me ferai reprendre en revenant. tant pis !”

elle rit gaiement, comme à son habitude. mais elle semble plus joyeuse, plus vivante. l’air frais lui fait du bien. andrea aime rip pharma, mais rester confiner dans l’entreprise toute la journée commence à lui poser. elle qui de son vivant, était toujours la première à partir dans des plans aléatoire en ville ou dans la montagne, cette sortie au grand air lui fait le plus grand bien.

“oui, c’est la première fois. et je pense que je suis plutôt contente d’être ici plutôt que dans un marais de goules. enfin, je suppose. mais je suis d’accord avec toi, c’est génial de pouvoir sentir le soleil sur sa peau. ça change des bureaux de rip pharma… j’ai l’impression de pouvoir respirer vraiment !”

elle ferme les yeux et écarte les bras pour sentir le vent fouetter son visage. elle inspire, expire. elle veut profiter au maximum de ce sentiment de liberté que lui procure l’air libre.
arjan lui fait ensuite signe de s’approcher. andrea obéit, curieuse. elle fait bien attention à ne pas écraser de pauvres plantes qui n’ont rien demandé. elle se rend alors compte qu’arjan n’a pas à se soucier de ce problème, puisqu’il flotte. elle sourit. ça l’amuse d’y penser.

andrea est bien contente de pouvoir en apprendre plus sur les plantes qu’elle affectionne tant. ses lèvres s'étirent au fur et à mesure que le fantôme lui transmet son savoir, et tout finit par mourir dans un éclat de rire.

“tu sais, arjan, ce qui est incroyable depuis que je suis à l’ultimate death compagny, c’est que plus le temps passe et plus j’en apprends sur les liens qu’il y a entre la terre et l’otherside. j’ai l’impression que chaque légende qu’on connait à une part de vérité qui fait écho à quelque chose existant dans l’otherside ou dans l’entreprise. comme deux mondes parallèles qui puisent l’un dans l’autre pour se nourrir mutuellement. ou plutôt à sens unique en fait, je ne suis pas trop sûr… enfin, qu’importe. je trouve ça vraiment génial !”

ses yeux brillent devant cette découverte. et tout ça en observant une simple fougère. le monde est décidément merveilleux. que ce soit sur terre ou dans l’otherside.
andrea s’accroupit afin d’observer de plus prêt la plante. elle observe sa forme si géométrique. encore un détail qui lui fait plaisir.

“on dirait des fractales…”

elle murmure, presque plus pour elle que pour arjan.

“hé, arjan ? qu’est-ce qui te fait aimer les plantes toi ?”

elle a toujours des drôles de questions, andrea. plus que de demander ce que font les autres ou ce qu’ils aiment faire, elle préfère savoir pourquoi. comprendre la motivation et les sentiments qu’il y a derrière chacun.

arjan & andrea

son côté enfantin ressort en écoutant arjan parler de légendes et de mythes. elle adorait les histoires et les contes quand elle était petite. ça lui est passé, comme la majorité des enfants, en grandissant. probablement amplifié par son départ en france qui a marqué la fin d’une ère chère à son coeur. la forçant à grandir et à accepter que tout ne marche pas comme elle le souhaiterait.

“c’est génial. je savais que l’otherside et devil’s paintbrush étaient incroyables, mais là c’est encore mieux ! de savoir qu’à tout moments je peux comprendre la fondation d’un mythe et redécouvrir les vieilles légendes de mon enfance… pour de vrai…c’est ouf !”

dans un éclat de rire, elle imagine toutes les possibilités. et elle sait qu’il y en a plein

“déjà que j’ai appris récemment que le père noël existe bel et bien… je me demande comment c’est, el dia de los muertos, en réalité… enfin, en réalité du côté de l’otherside quoi. est-ce que les morts reviennent vraiment visiter les vivants ? il faudra que je demande, j’ai trop envie de savoir !”

cette fête traditionnelle mexicaine lui est chère. paradoxalement, malgré l’aspect funèbre du jour de la mort, ce sont les souvenirs les plus chaleureux qu’elle garde de sa famille mexicaine. elle se revoit fêter les défunts avec ses grands parents, entretenir les sépultures, les couvrir de pétales chatoyantes et leur déposer des offrandes méticuleusement préparées depuis des jours avec son frère. quelle belle fête. peut-être une des plus humaine, de son point de vu.

“effectivement, c’est ultra classe ! et la sorcellerie, j’ai jamais vraiment eu l’occasion de m’y intéresser mais ça m’a toujours beaucoup intriguée. surtout par rapport aux plantes et aux pierres, en fait. je crois que j’aime bien tout ce qui est terrestre. en tout cas je comprends. tu as dû être super heureux de pouvoir comprendre ça en détail, surtout venant des créateurs de cette magie là, non ? c’est comme découvrir un secret, un trésor, je trouve.”

et c’est le sentiment qui l’anime depuis qu’elle est à l’udc. elle s’y sent exploratrice, toujours à l'affût et à la découverte de quelque chose de nouveau, d'inattendu et de beau. fantôme, père noël, elfes, monstres, vampires… toutes ces légendes qu’elle pensait fausses se réveillent pour lui montrer un monde où les règles sont différentes. c’est grisant.

arjan est lent. principalement parce que c’est un fantôme, et que c’est leur destin d’être de moins en moins tangible et vif. et ça se ressent dans leur échange: les moments de blancs, le regard dans le vide. comme s’il était aspiré par un tourbillon de penser. le problème avec les fantômes, c’est que cela peut être littéral. et andrea n’a pas tellement envie que son ami se retrouve bloqué dans ses souvenirs.
mais par respect, parce qu’elle sait que ça peut être compliqué, elle attends patiemment. elle le laisse prendre son temps, trouver ses mots et savoir quoi dire. pour être honnête, ça lui fait du bien. arjan agit comme un tranquillisant. être avec lui l'apaise et temporise la multitude de pensées et d’envies qui lui traverse l’esprit d’habitude. elle a l’impression de pouvoir souffler, et ça lui fait beaucoup de bien.

alors elle l’écoute parler, lui raconter l'affection qu’il éprouve pour les végétaux. elle sourit avec bienveillance. elle comprends totalement son point de vu, elle y adhère totalement, d’ailleurs. simplement arjan est bien plus doué pour l’exprimer qu’elle, et c’est un plaisir de l’écouter et de s’y reconnaître.

“ça fait du bien à tout le monde, la tranquillité.” elle est bien placée pour parler. “et c’est vrai qu’on sous estime les végétaux. du moins, sur terre, en temps qu’humains. c’est dingue de voir tout le mal qu’on fait à la planète et… ça me rends un peu triste, d’ailleurs. mais bon, c’est compliqué de faire prendre conscience à 9 milliards de personnes.”

elle affiche un sourire un peu triste. elle-même, elle n’a pas de solution miracle et n’en aura probablement jamais. qui est-elle, de toute façon, à l’échelle mondiale ?

"en tout cas, je comprends. les plantes c'est vraiment cool. et la plupart des gens oublient de les apprécier convenablement. en tout cas, ça se voit que t'en connait un rayon. je t'envie, j'espère être capable d'être aussi incollable un jour !"

arjan semble de nouveau perdu dans ses pensées. andrea en profite pour observer un peu les plantes qu’il y a autour d’eux. son regard se perd de nouveau dans la géométrie parfaite des fougères. on ne dirait pas des fractales… ce sont des fractales. chaque branche de la plante se reproduit à l’infini en une version miniature. c’est joli.
quand elle relève les yeux, elle découvre un arjan livide. presque… transparent ? elle fronce les sourcils, inquiète. elle connaît ces signes. alix les a parfois, quand elle manque de pro prot.

“arjan ? tout va bien ?”

il la fixe. elle ne sait pas s’il est là où s’il est parti. elle n’arrive pas à capter son regard. et puis finalement, petit à petit, ses traits semblent redevenir vivant. efin, aussi vivant qu’un fantôme peut l’être.

“t’as pris ta dose de pro prot, arjan ? fais attention, j’ai pas envie que tu te perdes dans la forêt…”

elle s’inquiète, andrea. plus elle côtoie arjan et plus elle le voit comme une personne chère à son coeur. alors elle n’a pas envie que par manque de pro prot, il lui arrive quoi que ce soit.

“et bien, c’est un heureux hasard je crois ! de ce qu'alix m’a dit, elle avait désespérément besoin d’un ou d’une assistant.e… et je suis arrivée pile à ce moment là, donc… me voilà secrétaire de mme carpenter !” elle rit. “ce qui est clairement un des derniers métiers que j’aurai imaginer faire dans ma vie. mais bon, il faut s’attendre à tout !”

pour être honnête, andrea ne se voyait pas tellement travailler. pas avant quelques années. secrètement peut-être, elle espérait pouvoir voyager. exploratrice, ça lui aurait plu, ça. mais avec une licence de mathématiques appliquées, ça semblait compliqué.