Métier(s) / Etude(s) : Faire semblant de comprendre quelque chose à l'argent
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Les Actionnaires
La Grève
Intrigue n°1
Les hurlements, les meubles qui volent, les explosions, les rhinoplantes qui arrache la tête des employés... Ah tellement habituel, un petit cocon d’apaisement n'est-ce pas ? Surtout quand Vivante La Faucheuse et Zzeit Zeitlosen sont en pleine dispute. Alors là, oui certes, il serait peut-être bon de se cacher sous les tables, dans les placards, pourquoi pas dans les méandres robotique des supers photocopieuses. Mais vous avez l'habitude, non ? Après tout c'est plutôt courant et il est bien connu que ces deux là s'entendent comme chien et chat et puis... Tout finit toujours par se calmer et se tasser de soit même.
Pourtant cette fois-ci il n'en est rien. Vivante a beaucoup hurlé, comme d'habitude, elle a tapé du pied, des mains, à casser des vases et à insulter son grand frère et tuteur sur toutes ses futurs générations qu'il n'aura jamais (eh oui les Entités, encore heureux, ne peuvent pas se reproduire ! Vous imaginez sinon ?). Bref, rien de très nouveaux sous le soleil, sauf que cette fois et alors que Le Temps restait juste impassible aux caprices de sa sœur, cette dernière a pousser un dernier cri en affirmant que cette fois-ci c'était assez et qu'il était hors de question qu'elle travaille dans des conditions pareils.
Alors bon, entendons-nous bien, qu'elle ne travaille pas en tant que PDG n'était pas une trop grande perte, après tout, franchement, à part mettre le boxon pas possible elle ne servait pas à grand chose. Cependant, et malheureusement, c'était de son autre travail dont elle parlait. Dès lors plus aucune âme ne serait récoltée, et plus personne n'allait mourir. Zzeit a cru qu'elle bluffait, mais que nenni 48h après elle n'était toujours pas réapparue et il fallut se rendre à l'évidence que pour le moment il serait bon de trouver une solution de rechange. C'est donc là que vous rentrez en jeu mes petits loups. Vous avez toujours voulu jouer à La Mort sheself ? Oui bon moi non plus, mais pourtant c'est votre chance de le faire !
Vous êtes tous convié, eh oui il le faut bien, à la réunion de crise dirigé par Zzeit pour vous mettre au courant, donnez vos revendications (après tout une grève peut en entraîner une autre). Quand le sujet sera clôturé, le 20/01/2020, nous passerons à la suite de l'événement avec l'Entrainement, puis ensuite pourra venir le Temps du GRAND travail. (Ouuuh tremblez pauvre fou !)
L'Intrigue n'est pas obligatoire, mais nous serions ravie que vous participiez avec nous ! Vous pouvez répondre tout simplement à la suite du sujet pour démarrer un RP. Le sujet est provisoire, le lieu aussi.Nous vous demandons de privilégier des réponses assez courtes, en tout cas ici au moins,et potentiellement sans codage pour fluidifier au maximum l'échange. Nous vous demanderons aussi de signaler par une balise de votre choix l'entré de votre personnage dans le sujet ainsi que son éventuelle sortie.
Vous êtes aussi invité à parler de l'Intrigue dans vos futurs RPs, une grève de La Faucheuse ça ne passe forcément pas inaperçue et le monde ne va pas tarder à en parler. Après tout, voilà un bug sans précédent dans la matrice, plus personne ne meurt ! Pensez-y !
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Marabella-Rose Canterbury
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Je me suis laissé emporter, ça sera des réponses courtes le reste ne vous en faites pas
Il suffisait que je pose un seul pied sur Terre pour que déjà mon téléphone fraîchement rallumé se mette à sonner à tout rompre. J’avais l’habitude, pourtant, néanmoins jamais avec une telle intensité. J’avais soixante-et-onze messages, dont un seul de Vivante. Elle m’annonçait fort peu solennellement qu’elle partait en grève et qu’elle était désolée de me laisser gérer son « frère acariâtre » toute seule. Comment ça en grève ? Après des années à se plaindre, à gesticuler, c’était bon elle avait décidé de contrecarrer le grand plan Divin ? Le pire dans tout ça ? C’est que c’était sûrement pour une sombre histoire de dispute sur fond du Temps qui refusait à La Faucheuse un de ses innombrables caprices.
Je dénombra les autres, un seul de Keith qui me disait de faire attention que je supprima instantanément avant de me pencher sur les soixante-neuf autre restant. Tous, sans aucune exception, émanait de Zzeit et visiblement il était en colère que je n’ai pas était là pour gérer ses quarante-dix-huit heures avec lui. Mais ? Il était parfaitement au courant que j’étais en camps intensifs dans l’Otherside. Il était tellement au courant que cela avait était un déplacement professionnel organisé par l’Entreprise sans même mon accord. Cependant, je suppose que je pouvais comprendre. Il avait dû croire comme tout le monde qu’elle blufferait et qu’elle réapparaîtrait. Mais si Vivante avait vraiment arrêter de Faucher des âmes… Alors… Le monde devait être en panique.
J’étais convié dans la salle de crise dans le Bunker ULTRA Secret, eh bien, ils l’avaient donc ouvert au public ? J’avais eu le droit d’y aller une seule fois, et j’étais assez étonné qu’ils laisse l’accès à toute l’Entreprise. Mais nous étions en plan d'urgence après tout. Dans les bureaux désert, je m’avança pour me changer rapidement dans mon uniforme, et me dirigea à grandes enjambés vers la porte du bunker. Je connaissais les emplacements assez bien et me rendis directement vers le grand amphithéâtre. Je poussa les portes et cela me frappa : tout le monde n’avalait pas la nouvelle de la même manière. Certain semblait euphorique de savoir qu’ils étaient pour le moment immortels et s’adonnait déjà à des jeux stupides et dangereux et d’autre… Eh bien les autres les plus intelligents était dans un abattement parfaitement raisonnable. Si la mort n’existait plus le monde courait seulement à sa perte.
Zzeit n’était pas encore là, mais les choses commençaient à dégénérer et Hector, le commandant de la brigade des stups commençaient à se faire déborder. Je descendis rapidement les nombreuses marches pour me placer à ses côtés. On me glissa un rapide topo, tout le monde attendait Le Temps, mais personne ne savait où il était ? Merde… Pour qu’il soit en retard il devait vraiment être mal. Je blêmis légèrement et attrapa le micro sur la petite table central.
- Bonjour à tous. Monsieur Zeitlosen va arriver, alors un peu de calme. En attendant je suis là pour répondre à vos questions. Merci de vous exprimer calmement...
Et déjà le brouhaha ambiant se fit entendre. Je me pinça l’arrête du nez et retourna le tableau blanc avec fracas pour faire apparaître l’ardoise noire. Je prit une des craies présente que je fis glisser fort sadiquement de sorte à créer un son insupportable que je répercuta dans mon micro.
- SILENCE !
Et le silence ce fut. Je fit signe à mes coéquipier de faire passer un micro dans le public tandis que j’envoyais un sms d’excuse au Temps tout en lui disant que j’étais à la réunion et que je l’attendais. J’observai mon téléphone quelques instant et rajouta un bref « Je vous aimes » avant de le reposer sur le bureau.
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Zzeit Zeitlosen
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____________________________
Depuis que j'avais refusé à Vivante un caprice de plus. Depuis que j'avais encore haussé le ton pour la ramener à la raison. Non à vrai dire depuis que j'étais sur terre pour gérer tout... ça. Depuis tout ce temps le Temps n'avait jamais fermé l’œil de la nuit plus de 3 petites heures. Un cycle en somme. Et pourtant ? Pourtant le stress, l'abus de caféine et de désespoir cuisant que m'apportaient les frasques de ma petite sœur n'avaient jamais porté atteinte à mon enveloppe corporelle.
Mais cette fois c'était différent. Cette fois elle ne bluffait pas. Cette fois cette petite idiote avait disparu pour de bon, et j'avais passé les dernières 48h à la chercher partout. De Paris à Séoul. Partout sur terre. Partout en l'Otherside. Tout en tentant désespérément de minimiser l'impact de sa bêtise à chaque précieuse minute qui s'écoulait dans chaque monde. J'étais au bout du Roulot à deux doigts de craquer et de me casser moi aussi. Tout ça parce que madame détestait sa condition ? Parce quelle pensait que moi j'aimais la mienne ? Moi aussi j'avais envie d'être humain... Mais je ne pouvais imposer ce rôle à personne d'autre que moi. Alors j'avais appris à être un grand garçon, à ployer l'échine et à accepter. Parce que sans ça tout effondrerait. ET ELLE... Elle... elle avait peut être plus de courage que quiconque dans cette entreprise.
J'étais juste... excédé. Après avoir envoyé 69 messages à la pauvre Mara qui trainait dans la boue de l'Otherside parce que Vivante avait tout fait pour me convaincre de l'éloigner. Cette petite garce avait tout planifié. Tantôt de suppliques, tantôt de rage, tantôt plus que suicidaires je n'avais plus aucune idée de ce que j'avais bien pu écrire sur les 68 premiers. Je m'étais simplement effondré de sommeil au milieu de mon appartement, à peine capable d'atteindre mon lit jusqu'à ce que la vibration de mon téléphone ne me réveil à peine 30 minutes plus tard. Alors le corps endoloris, chaque muscle me hurlant d'en finir, complètement jet-lagué par un abus de téléportation, avec l'impression d'avoir la pire gueule de bois de l'univers, j'avais avalé une cafetière ou cinq. J'avais enfilé quelque chose de propre, c'était rassurant, du propre, c'est à dire le seul t-shirt, gris, et le seul jean, noir, que je possédais. J'avais attrapé une paire de lunettes vaguement tintées d'une couleur fumée, les autres ayant fini leur triste vie dans les canaux de Venise. Peu importe qu'on voie mes yeux de toute manière, plus personne ne pouvait mourir actuellement alors... Ils y survivraient. Pour la première fois depuis ce qui me semblait une éternité je croisais un miroir et l'image qu'il me renvoya me donna quelques haut le cœur. Alors il y avait une limite ? Du moins... c'est ce que semblaient confirmer les cernes bleutées qui creusaient mes yeux et mon teint plâtreux. Dans un soupir presque désuet, je ramenais mes cheveux en chignons avant j'attraper mes clefs de voiture. Non je ne me téléporterais pas une fois de plus...
Alors voilà. J'étais près à affronter l’entièreté de l'entreprise. Gabrielle était partie calmer Papa. Il n'aimait pas vraiment ce genre de blague et je n'avais aucune idée de qui, d'elle ou de moi , se trouvait sur l'échafaud en ce moment même. Probablement pas Vivante... c'était sa préférée. Devant ma Ford fairlane 68 je me demandais si je ne ferais pas mieux moi aussi d'abandonner et 'aller couler des heures heureuses aux Bahamas jusqu'à ce que père ne me trouve une mort mémorable. Mais mon téléphone vibra à nouveau. C'est vrai. Je ne l'avais pas regardé. J'ignorais les messages de paniques des lombrics qui avaient réussis à avoir mon numéro par je ne sais quel artifice. J'ignorais d'autant plus le pavé d'engueulade de Gabrielle. J'ouvrais simplement ce message de Mara... La jolie Mara qui trouvait même à s'excuser alors qu'elle n'y était pour rien. Un second message suivi le premier:
" Je vous aime. "
Ces trois petits mots m'arrachèrent un sourire idiot et finirent de me convaincre qu'il était encore temps de rattraper les pots cassés.
Le chemin vers l'entreprise était vide de tout âme, tant et si bien que j'arrivais presque aussi vite que si je m'étais téléporté. Bon je n'étais manifestement pas habillé pour mener une réunion au sommet, mais au diable les bienséances, je n'avais pas le temps pour ça. J'entrais alors silencieusement dans le Bunker ULTRA Secret et fut surpris de voir au milieu de ce mastodonte de béton et de métal, @Marabella-Rose Canterbury diriger l'assistance avec une main de fer.
Mais lorsque l'on remarqua ma présence les brouhaha reprirent de plus belle. Je les entendais tous. Avaient-ils conscience que j'étais omniscient ? Ma tête me faisait un mal de chien et je du me faire violence pour de pas arracher la tête de Roger, le stagiaire, car après tout, cela n'aurait servi à rien. Droit comme un I, je me dirigeais machinalement vers le centre de l'estrade sur laquelle se tenaient mes principaux employés les plus haut placé, et d'un geste discret j’effleurais du bout des doigts la main de Mara, pour lui signifier que je lui étais infiniment reconnaissant. Puis. Toujours aussi excédé par leur bavardements intempestifs, je saisis mon micro, pris mon temps pour l'ajuster avant d'annoncer :
" Bon... fermez-la ou je vous tue tous à répétition de la manière la plus horrible que je trouverais. "
Le silence se fit sans attendre. Je ne sais pas si mon humeur ou mon discours les avaient tous convaincu, mais je pouvais enfin réfléchir sans risquer la syncope.
" Comme vous le savez. Vivante a décidé d'abdiquer jusqu'à nouvel ordre. Alors si cela vous réjouit de ne plus pouvoir mourir, sortez tout de suite de cette pièce et revenez me voir dans précisément 4,543 milliards d'années. Pour les autres, je vais avoir besoin de vous. Il va falloir trouver un moyen de faucher les âmes avant que... et bien je n'en ai aucune idée et c'est ça qui me fait le plus peur mais appelons ça le point de paroxysme. C'est à dire au mieux l’annihilation totale de la terre sur un coup de tête de Dieu Tout Puissant, au pire un espace vitale franchement réduit pour chacun de vous si @Infinie Darkside ne se décide pas à stopper les naissances le temps que je trouve une solution définitive."
Je toisais alors l'entièreté de l'assistance sans grande conviction avant de reposer mes yeux, fatigué, et franchement dubitatif quand à la suite des événements et de soupirer. J'avais besoin d'une sixième cafetière.
- Des idées ?
HRP : ouais euh j'ai fait long aussi mais. Ce sera plus court après hein vous êtes pas obligés de faire des trucs aussi longs c'était le temps de tout mettre en place pardon on vous aime fort
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Infinie Darkside
† ENTRÉE †
Cette journée aurait pu être parfaite. Une journée sans obligations, sans impératifs, où elle n’aurait eu à se soucier ni d’un gala à préparer ni d’une catastrophe surnaturelle; une journée à se prélasser au lit, dans la chaleur laissée par Daemon, le parfum qu’il abandonnait derrière lui entre ses bras et leurs draps. Mais non. Car cette journée fut celle où l’on arrêta de mourir.
Quand elle reçut le message, le premier réflexe d’Infinie fut de s’enrouler dans sa couverture et de fermer les yeux. Sa petite sœur faisait grève? Ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle avait été très claire: «on» n’avait pas voulu d’elle pour diriger l’Entreprise, elle ne ferait rien pour l’aider en cas de problème. La Vie n’était pas, n’était plus, la petite fille parfaite, trop bonne trop conne, qu’on pouvait ainsi humilier puis appeler au secours quand tout partait à vau-l’eau. La terre pourrait bien s’ouvrir sous l’ULTIMATE Death Company et l’engloutir corps et biens, elle ne sortirait pas de son lit.
Hélas, l’Univers semblait avoir décidé qu’elle ne finirait jamais le rêve délicieux dont elle avait été tiré par cet énième caprice de La Faucheuse. Et la suite des nouvelles acheva de convaincre Infinie que non, malheureusement, cette journée ne serait pas parfaite. Faire la grève en tant que CEO de l’Entreprise, passe encore, ce n’était pas comme si cela allait changer grand chose (ou du moins, changer en mal). Mais faire la grève de sa nature d’Entité? Infinie en resta estomaquée. Vivante leur en avait joué, des tours, mais celui-là dépassait l’entendement. Une fulgurante projection de sa conscience à travers l’espace-temps lui fit réaliser l’ampleur du cataclysme: depuis quarante-huit heures, plus personne ne mourait.
– … Papa doit être furieux.
Un moment, elle envisagea de s’arrêter aussi, de suspendre l’activité de ces milliers de milliards d’autre elles, fragments de sa conscience disséminés à travers le monde pour assister aux reproductions et décider de leur fertilité. L’équilibre fragile des vies et des morts venait de se rompre sur une planète déjà surpeuplée, le meilleur moyen de stabiliser la balance était de cesser également de l’alimenter de son côté. Mais ce n’était pas une solution viable à long terme, pour beaucoup trop de raisons.
Un profond soupir lui échappa. Quel putain de sac de nœuds…
Bon. Se mettre en quête de sa sœur était inutile, elle ne le savait que trop bien. Quand Vivante avait décidé de bouder, il était tout simplement impossible de la débusquer. Si seulement les pouvoirs des Entités de la Création fonctionnaient sur leurs semblables, elle pourrait la localiser immédiatement… Oui, mais pour faire quoi? Lui dire quoi? Elles ne se parlaient presque plus depuis des siècles, voire des millénaires. Au mieux échangeait-elles des banalités polies lors d’événements officiels: leur dernière «conversation» lors de la fête annuelle de l’Entreprise, un peu plus tôt dans l’année, avait été ridicule de concision. Gabrielle, fidèle au poste, était allée calmer Dieu Tout Puissant pendant qu’à l’Entreprise, une réunion d’urgence s’organisait. Infinie n’avait aucune envie de revoir son père, encore moins dans de telles conditions. Il ne lui restait donc qu’une option.
– Il va falloir trouver un moyen de faucher les âmes avant que… et bien je n'en ai aucune idée et c'est ça qui me fait le plus peur mais appelons ça le point de paroxysme. C'est à dire au mieux l’annihilation totale de la Terre sur un coup de tête de Dieu Tout Puissant, au pire un espace vital franchement réduit pour chacun de vous si Infinie Darkside ne se décide pas à stopper les naissances le temps que je trouve une solution définitive.
Ce fut comme si la lumière sur l’estrade se réfractait le temps d’un battement de cœur: puis, comme invoquée par le discours de son frère, là où auparavant personne ne se tenait fut La Vie, simplement vêtue d’une chemise blanche et d’un pantalon sombre, teint frais et dispos, carré impeccable, regard obsédant d’obscurité sans fond.
– … Et il est bien évidemment hors de question qu’une deuxième Entité se paye le luxe d’arrêter de travailler si nous voulons éviter que la colère de Dieu s’abatte sur nos têtes. Bonjour à toutes, à tous et aux autres.
Alors seulement elle se tourna vers Le Temps, un léger sourire flottant sur ses lèvres peintes.
– Bonjour à toi, mon cher frère. Tu as une mine affreuse.
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Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi avoir tout quitté sur un coup de tête et laissée démunie l’intégralité du monde ? Elle était si importante, si primordiale, que personne ne pouvait avancer sans elle. Vivante était la fin de toute chose, elle était le moteur de chacune des âmes qui vivent. Sans la peur de la mort, sans l’embrassement du plaisir d’une vie accomplie il n’y avait rien, rien que le vide et l’attente. La perspective d’être figée dans le temps dans une demi décennie me terrifiait, alors être immortelle….Pourtant je savais que je ne vieillirais plus mais qu’il me resterait et cela jusqu’à la fin la possibilité de mettre fin à mes jours. Mais ce n’était pas leur cas, à aucun d’eux trois. Ils ne pourraient jamais fermer les yeux et atteindre l’Otherside pour errer sans but. Aucun repos éternel, rien d’autre que le travail encore et encore pour un but qui ne serait jamais accomplie. Il était horrible d’imaginer leur existence, si emplit de solitude et de perte. Vivante avait connue, je le savais si bien, la douleur de la mort. Elle m’avait raconté, pendant des heures lors de mon enfance, son amour des dinosaures, son amour des animaux et puis des humains. Elle aimait cette vie, elle aimait le monde et tout ce qu’elle pouvait dénicher dedans. Je savais que continuellement elle se permettait d’être surprise de chaque petite chose, de savourer une existence qu’elle ne pourrait acquérir. Je savais qu’elle avait aimé profondément des hommes, des femmes de cette race si fragile, tellement plus que la mienne, et qu’à chaque fois elle avait dû récolter leurs âmes leurs dire adieu pour les laisser être bercer dans les flots du monde des morts de l’Otherside. Plus que son frère ou sa sœur, en mon sens, son existence était dramatique. Vivante ne pouvait aimer normalement, naturellement, car elle savait qu’un beau jour cela serait à son tour de les arracher à la vie, de leur faire quitter le monde qu’elle même adorait plus que toute chose.
Si elle avait était choisie pour diriger cette Entreprise, bien que je ne pouvait me mettre à la place du plan divin si complexe, c’était sans aucun doute pour son amour des vivants. Elle qui si pure, si innocente, avait cru qu’on pourrait l’aimer en retour. Mais la haine était partout et incomprise elle avait préféré partir. Tout cela elle me le racontait sur le chevet de mon lit quand elle venait rendre visite à mon père, ce jour je l’avais attendue car toujours elle m’avait dit qu’il arriverait. Vivante avait démissionné, et bien que je savais qu’elle reviendrais, elle allait tester jusqu’au dernier moment nos limites. Si nous nous en sortions cela lui donnerais des raisons supplémentaires de chercher un moyen de se défaire de sa condition, si ce n’était pas le cas nous serons tous annihiler dans l’année et elle aurait au moins le mérite de ne plus jamais avoir à travailler. Dans tout les cas nous étions perdant, mais pourtant il fallait s’en accommoder.
Le brouhaha reprit et je sursauta, il se tenait presque devant moi. Oh Zzeit… Il semblait tellement au bout du rouleau, tellement brisé et fatigué. Pourtant il restait si beau, dans cette tenue que j’aurais aimé découvrir en d’autre circonstance. Je frissonna au contact de sa main et l’écouta distraitement. Je n’arrivais à me fixer sur ses paroles tant il semblait souffrir. Son visages était tuméfié par la fatigue, si marqué, il avait dû tellement voyager pour tenter de la retrouver. Alors je fis un pas, léger, imperceptible, pour saisir doucement sa main alors qu’il fermait les yeux, la garder contre la mienne et lui démontrer que je ne l’abandonnerais jamais.
Et puis un saut de lumière et elle fut là, Infinie Darkside. Bien évidemment qu’elle viendrait. Je n’avais jamais pu la rencontrer, même lors des fêtes annuel et alors que Vivante était toujours collé à moi, mais je ne m’en portais que mieux. Elle était interdite de séjour dans l’Entreprise, il était incommodant, mais que peu étonnant de la voir ici. Je me détacha de Zzeit aussi vite que j’étais apparue pour me reculer jusqu’à mes collègues de l’Ordre. J’avais peut être une idée, mais il fallait que je vois si elle pouvait potentiellement être mise en place. Il fallait aussi penser à retrouver Vivante. L’Entreprise avait des satellites, mais personne ici n’avait les habilitations pour les utiliser. Je suppose qu’il fallait donc les prendre et trouver un réceptacle pour la récolte d’âme. Elle nous avait forcément laissé des indices, quelques parts.
– … Et il est bien évidemment hors de question qu’une deuxième Entité se paye le luxe d’arrêter de travailler si nous voulons éviter que la colère de Dieu s’abatte sur nos têtes. Bonjour à toutes, à tous et aux autres.
Je me pinça l’arrête du nez et releva doucement le visage des papiers que je tenais dans ma main avant de la toiser.
- Je ne crois pas que Vivante se paye actuellement le moindre luxe. Vous n’avez aucune idée de ce qu’elle traverse. C’était prévisible, et si je le savais, vous le saviez aussi forcément. Elle menaçait de partir depuis des années, maintenant c’est à nous de la retrouver et d’assurer.
J'aurais dû me taire, mais j'étais perturbé par l'état de Zzeit et la fatigue jouait sur mes nerfs. Vivante faisait partie de ma famille, elle avait était là pour moi à chacun des stades de mon enfance et elle avait était la seule à croire que je n'étais pas seulement une gamine bousillée. Je ne pouvais plus supporter les regards étendue quand à sa prétendue inefficacité, elle méritait elle aussi le respect. C'était sûrement des paroles stupides, mais je n'avais pas le temps pour ça. Alors je poussa un profond soupir retourna de nouveau le tableau vers la surface blanche avant de me saisir d’un stylo et de rester quelques instants en suspend.
- Nous pouvons nous en sortir jusqu’à son retour, ma brigade est formé à ça… Nous savons chasser les poltergeist, il faut seulement que nous trouvions un moyen de nous adapter pour les âmes fraîches.
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La main de Mara. Gracile, habile, enserrée dans la mienne, là à l'abris des regards. Tout cela avait quelque chose d'extrêmement rassurant. Tant et si bien que je m'y accrochais corps et âme, oubliant une fraction de secondes le rôle qui m'incombait alors qu'une centaine de paires d'iris étaient braquées sur nous. Et ce n'étais rien face à ce qui attendait ce monde si la mort cessait. La fois où il avait fait brûler vive Vivante à Chamonix était un exemple plutôt conséquent de l'ampleur de la colère de Père.
Mais ce moment de plénitude discrète fondit comme neige au soleil lorsque dans une lumière chaude et aveuglante, La Vie, ma sœur apparu à mes côtés. La main de Mara s'en fut, laissant la mienne dans la froideur maussade de ma sempiternelle solitude. Lorsque Infinie entonna la suite de mon discours bien à ses aises, je me pinçais les lèvres dans un rictus d'agacement pesant. C'était donc trop espérer qu'elle range un peu son ego de dépressive chronique pour faire face à la situation avec lucidité ? Dire qu'elle sortait de son lit... quand je tuerais père et mère pour une après-midi lecture et tisane.
Je passais sous silence sa réflexion sur le côté luxueux des sautes d'humeur de Vivante. Car au fond c'était peut être un luxe. Je n'avais certes pas été le plus vexé des rejetons de Père lorsqu'il avait annoncé sa succession dans l'entreprise par ma peste de petite sœur, mais je ne voyais pas en quoi cela justifiais de s'enfermer dans les bras de Daemon pour l'éternité en refusant de voir la réalité en face : Infinie était une enfant aussi terrible que Vivante et moi. Pire, lorsque notre Père avait demandé à ce que quelqu'un se porte garant des agissement de Vivante sur terre, et devienne aux yeux des mortels, son tuteur légal, je m'étais docilement porté volontaire de peur que personne ne soit capable d'endosser ce rôle mieux que moi. Pauvre con de narcissique. Et bien quand on voit ce que que tout ça avait donné... je ferais peut être mieux de ravaler mon ego moi aussi et d'admettre que tout cela été de ma faute. Moui, ma foi pour la première fois depuis des millénaires j'étais plus paumé que je ne voudrais l'admettre. A moins que ça ne soit la fatigue qui me faisait me dire ça. Mais soudain, et à mon grand étonnement, alors que ma très chère sœur me faisait remarquer que j'avais l'allure du squelette de Meryl Streep avec une politesse presque ironique, la voie de Mara me tira de mes élucubrations lugubres.
- Je ne crois pas que Vivante se paye actuellement le moindre luxe. Vous n’avez aucune idée de ce qu’elle traverse. C’était prévisible, et si je le savais, vous le saviez aussi forcément. Elle menaçait de partir depuis des années, maintenant c’est à nous de la retrouver et d’assurer.
Mara était-elle suicidaire ? Ou avait-elle oublié pendant une fraction de seconde que la Vie avait un caractère aussi instable que toute entité de la création ? Je m'étranglais. Je mordis ma langue. Je fulminais. J'avais envie de hurler autant que d'avaler des litres de javel, car au fond ça, je ne l'avais pas encore tenté. Pourquoi les seuls mortels auxquels je m'attachais étaient tous aussi... imprévisibles. Je n'étais pas en état de sonder son esprit. Je n'étais en état de sonder celui de personne. Mais autant faire oublier à Infinie sa nouvelle cible de choix. Je tenais trop à celle-ci pour la laisser risquer sa peau de la sorte...
- Merci chère sœur, toi tu es resplendissante comme à ton habitude, pas trop fatigantes ces 48 dernières heures à jouer les parfaites petites femmes au foyer dans tes draps ?
Je lui rendis son sourire avant d'ajouter:
- Ravi que tu te joignes à moi sur l'échafaud.
Puis je me retournais vers Mara, inquiet, incapable de le cacher. Est-ce que Vivante pensait sincèrement à lui abandonner son rôle maintenant ? Je l'observais sans savoir si je devais lui dire de fuir à l'autre bout du monde et que je me chargerais du reste ou si je devais la garder précieusement et jalousement proche de moi en sachant pertinemment qu'elle allait en souffrir. Mais il était temps que le Temps se ressaisisse.
- Bien... Vivante a fait un choix égoïste mais ce n'est pas la question, Mara a raison Infinie, et toi aussi, si tu cesses de donner la vie Père va surement tous nous faire brûler cette fois ? Quoi qu'il me semble qu'il a un penchant sérieux pour la noyade...
Je sentis l'assistance se tendre de m'entendre parler avec autant de légèreté du caractère bien trempé de notre grognon de Dieu Tout Puissant. Mais bon, iels n'étaient pas sans savoir qu'il avait déjà noyé tout le monde pour une histoire d'ego mal placé.
- Mais il nous faudrait bien plus que l'ordre pour pouvoir faucher toutes les âmes... Aucun de vous n'est omnipotent et même si je prenais une double casquette l'espace d'un instant ce serait risquer de m'emmêler les pinceaux, j'ai d'autre chats à fouetter que la mort des mortels... Il nous faudrait des volontaires... enfin... "volontaires"... Si seulement c'était une affaire de volontariat. Et une formation accélérée. Pour ce qui est de faucher les âmes, c'est majoritairement une histoire de sens moral et de paperasse... Mais ce n'est pas aussi simple que d'aspirer un poltergheist.
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Infinie Darkside
La voix qui lui répondit – qui osa lui répondre – fit courir le long de son échine un frisson aussi glacial que son regard de nuit sans étoiles. Elle tourna la tête avec une douceur presque douloureuse, souriante, pour la regarder, elle. Marabella-Rose Canterbury. Elle n’avait pas besoin de faire appel à son omniscience pour la reconnaître: il s’agissait d’une des rares née-vampire à qui elle avait donné la vie depuis qu’elle avait maudit cette race, de la lignée des Carnival qui plus est. Une née-vampire d’autant plus intéressante que, enfant du Yéti, elle était en quelque sorte une sœur adoptive de sa petite Faucheuse. Ce qui lui donnait, apparemment, le droit de donner son avis sur la condition des Entités de la Création.
«Vous n’avez aucune idée de ce qu’elle traverse.» L’insolence de cette phrase lui donna envie de rire. Personne ne savait aussi bien qu’elle ce que Vivante ressentait. Personne d’autre, à part Zzeit évidemment, ne pouvait ne serait-ce qu’imaginer ce que c’était d’être enchainée corps et âme à un travail que l’on détestait pour l’éternité absolue. Et c’était justement là la raison pour laquelle elle était aussi furieuse. Vivante avait osé faire ce que ni Zzeit ni elle n’avaient jamais osé faire: se rebeller contre l’autorité paternelle, le grand schéma divin, le destin. Vivante avait osé être courageuse. Et pour cela, elle l’admirait et la détestait encore plus.
Zzeit intervint, trop vite, semblant chercher à détourner son attention de cette chère petite Marabella-Rose. Tiens?… Vivante ne lui suffisait pas, il fallait qu’elle ai le frère aussi?… Mais que ce dernier ne s’inquiète pas. Infinie avait d’autres chats à fouetter que d’abattre son courroux sur la seule personne dans cette assemblée qui semblait avoir un minimum de répartie, de sang-froid et de jugeote.
– Merci chère sœur, toi tu es resplendissante comme à ton habitude, pas trop fatigantes ces 48 dernières heures à jouer les parfaites petites femmes au foyer dans tes draps? Ravi que tu te joignes à moi sur l'échafaud. – Épuisée. Pas tant à cause de ma vie de femme au foyer que d’avoir passé, comme tu le dis, quarante-huit heures dans mes draps… avec Daemon.
Sa réponse, elle la murmura avec ce petit sourire en coin qui faisait si joliment ressortir ses fossettes mutines, si bas que seul Zzeit put l’entendre. Une tentative maladroite de détendre l’atmosphère. L’état de Temps était rarement bien reluisant, mais ce jour-là il faisait réellement peur à voir. Jamais, en des millénaires à le côtoyer, Infinie n’avait-elle vu son frère aussi proche de l’autodestruction. Elle n’était pas connue pour son intelligence émotionnelle – ou plutôt si, et pour les mauvaises raisons – mais elle fit de son mieux pour transmettre à Zzeit un peu de chaleur, un peu de lumière… un peu de vie. «Tiens bon. Je suis là avec toi.»
– Si quelqu’un doit assumer une «double casquette», comme tu le dis, ce serait plutôt à moi de le faire. Tu es déjà épuisé au-delà de l’imaginable et je refuse que tu te tues à la tâche par esprit de sacrifice. Contrairement à toi, mon travail ne me demande pas une présence en continu puisque Divine prend le relai. Cette solution n’est viable qu’à court terme – et c’est déjà assumer qu’elle est viable – mais je pense pouvoir me charger de faucher au moins une partie des âmes pendant la formation d’éventuel·le·s «remplaçant·e·s»…. Au pire, je n’aurai qu’à rendre stérile une autre race pour m’alléger la tâche…
Elle lâcha cette dernière phrase sur un ton détaché, la laissant se dissoudre lentement dans le silence avant de taper dans ses mains, un sourire rayonnant aux lèvres, pour s’adresser à la foule qui occupait la salle.
– Bon! Tout cela est bien beau, mais je vous trouve bien silencieux pour des gens aux esprits aussi agités et exaltés. Il n’y a que Zzeit et moi qui sommes omniscients ici, si vous ne les formulez pas à voix haute, personne ne pourra connaître vos pensées… Qui se lance? Ne nous forcez pas à nommer des volontaires désignés d’office…
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Marabella-Rose Canterbury
Cela ne me concernait pas, n’est-ce pas ? Je n’étais pas stupide, ni si inconsciente que Le Temps avait toujours voulu le penser. En cinq années de collaboration cela avait toujours était le cas, il me croyait instable, je l’étais sûrement, mais ne lui avait donné que peu l’occasion de réfléchir ainsi de moi. Je m'étais cantonnée au maximum au rôle professionnel que l'on m'avait confié, avait agit comme un véritable robot malléable pour pouvoir évoluer. Il n'avait jamais échappé à la règle, jamais sauf ce soir dans son bureau et tout ce qui avait finit par s’enchaîner. J'avais mit les pieds dans un étrier inconvenant et inconcevable, j'avais passé les limites et maintenant ? Maintenant quoi ? J'acceptais enfin les sentiments que j'entretenais pour lui depuis des années ? Ceux là même que j'avais enfouis, perdus à chacune de mes longues journées de travail. Ces sentiments que je retrouvais le soir dans l'enceinte de cet appartement impersonnel que je fuyais dès que j'en avais l’occasion. Il avait bercé ma vie pendant cinq années avec ses missions, ses piques et la fierté flegme, banale, qui émanait de chacune de ses félicitations dès lors que je menais à bien ce que l'ont m'avait confié. Je m'en étais accommodée, et que cela pouvait seulement me paraître doux de m'être brouillé l'esprit pendant ces si courtes années.
Mais j'étais faible et idiote, assez faible pour baisser ma garde pour un simple réconfort, pour l'idée même qu'il savait que tout irait bien. C'était vraiment tout ? Ou bien l’enchaînement, ce soir là, de situations impromptues et étrangement bien rodés m'avait amené à le laisser rentrer ? J'avais pleuré devant lui, je m'étais offerte à lui, je l'avais laissé me protéger et me sauver pour en arriver où ? J'étais stupide, finalement, stupide et instable et c'était une évidence pour chaque être qui m'avait côtoyé. Alors mon cœur s'enserrait, mon âme était sur le point de rompre et seul subsistait mon inquiétude à son égard. J'avais envie de hurler, j'avais envie de l'emmener plus loin que toutes les choses de ce monde pour le laisser se perdre dans la moiteur de nos corps en action.
Mais ce n'étais pas moi qui mènerait la moindre danse, ce n'était pas mes vingt-cinq poussières qui pouvait décider ou comprendre quoi que ce soit aux intrigues de ces trois Entités de la Création. J'étais en colère, si en colère de cette condition, il me suffisait de faire le point pour comprendre que tout ça n'était que manipulation, écrits insupportables, chaque action, chaque épopée de mon existence avait était prévu. Par Vivante ou par Zzeit qu'importe. Tout s'était enchaîné pour arriver à ce moment, ce moment précis ou exténuée, blessée de mon camps d'entrainement aussi dure qu'improbable décidé par lui ou elle, j'avais un test à résoudre, un événement à passer. Vivante ne faisait rien par erreur, par ennuie, elle ne cherchait pas à embêter son frère ou sa sœur. Non elle testait, elle avait toujours tout expérimenter et me parler durant l'intégralité de mon enfance du grand rôle de la Mort n'était pas une coïncidence. Pas plus que pour mes frères ou mes sœurs, tous de races différentes et tous amené au Yéti par une seule personne : Vivante. Je n'avais aucune idée de ce qu'elle cherchait dans les auditions qu'elle nous avait tous fait passer avant de jeter son dévolus sur moi, aucune idée du grand plan qu'elle avait décrété mais une chose était sûre, je n'en pouvais plus.
J'avais écoutée, vainement, leur conversation emplit de faux semblant et d'affection étrange. Mais son attitude, cela devenait réellement insupportable. Je pouffa, incontrôlée, avant de déposer lentement le stylo devant moi. Puis le même sourire que j'avais toujours adressé à ma hiérarchie, celui que j'avais savamment étudié, amené pour être tout bonnement parfait, affichée sur mes lèvres je me retourna gracieusement pour lui faire face.
- Vous n'avez rien à faire ici.
Le silence s'ensuivit, acariâtre, brûlant. Étais-je folle de ne pas avoir peur ? Je me devais d'être honnête, qu'importe les supplices, qu'importe la douleur je n'étais pas effrayé par la mort et encore moins par la torture. Keith avait brisé mon âme et mon corps, je pouvais exploser en mile morceaux pour l'éternité que cela ne me terrifiait pas plus que ça, j'y étais préparé, et rien, rien ne pourrait être pire que ce qui avait déjà porté atteinte à mon humanité.
- Vivante vous a banni de l'Entreprise, vous et votre mari.
Je pris quelques instants supplémentaires pour plonger mon regard vers elle, m'accoler au tableau, ondulante, avant de croiser mes bras sur ma poitrine, modulant ma voix pour qu'elle soit encore plus douce que de raison.
- C'est ça votre solution ? Je sais bien que nous ne sommes que des cloportes a vos yeux, mais vous ne croyez donc pas que rendre une nouvelle race stérile risquerait de décevoir votre père un peu plus ?
Et puis ce fut tout, tout ce que je pouvais lui offrir comme attention. Eugène venait de m'apporter le dossier que j'attendais que je tendis machinalement vers mon supérieur. C'était le moment de faire place au pilotage automatique et laisser ma formation de l'Ordre prendre le dessus. Ce genre de situation de crise, elle était certes bien plus grave que n'importe laquelle, mais tellement semblable à ce que nous avions déjà à faire face tout les jours de notre travail. Et si Le Temps n'avait pas aussi mal actuellement, il était évident qu'il aurait déjà exigé toutes ces informations.
- Depuis l'intervention JB-612 de Pine's Forest, nous avons noté un déséquilibre du côté des Poltergeists. J'ai commandité une étude par RIP Pharma, juste au cas où, et je pense que nous avons assez fait améliorer nos aspirateurs pour qu'ils résistent à cette situation. Néanmoins en ce qui concerne l'entrainement...
Un sourire plus doux, vrai, passa sur mon visage alors que je fis un pas vers lui, cherchant ses reptiles à travers ses verres à peine fumés.
- Je pense que Zzeit...
Son prénom brûla presque mes lèvres alors qu'il s'échappait de moi, s'entrechoquant entre nos âmes, créant de nouveau notre lien indéfinissable au beau milieu de cet estrade froide et épiée. Je déposa doucement ma main contre son bras, quelques secondes, assez pour reprendre un peu de contenance.
- Vous m'avez envoyé à point nommé en formation dans l'Otherside. Nous pouvons réussir à organiser un camps intensifs pour tous les employés de l'Entreprise. Pour ce qui est de la morale, tout le secteur de l'Ordre s'est bien accommodé à ne plus en avoir, alors nous nous contenterons de transmettre cela aux autres.
Je soupira et haussa légèrement les épaules.
- Il faut correspondre avec toutes les filiales mondiales de l'Entreprise et organiser une action ciblé et semblable, je n'ai pas les habilitations recuises mais vous si. Cependant ce n'est pas notre problème numéro un, si ?
Il fallait retrouver Vivante, et vite, nous ne tiendrons pas longtemps. Que cela soit La Vie, Le Temps ou nous autres pauvres ouailles. Elle se devait de revenir avant que l'on disparaisse tous.
> HRP : Je me suis permise de prendre le rôle du subalterne dont tu parles Marabella, mais si ça ne va pas, n'hésites pas à me le dire et je modifierais sans soucis ~
Quand on est un petit employé aux ordres de ces messieurs dames en costumes et tailleurs impeccables, on a normalement jamais l’occasion de participer à de grandes choses. Certes, ma définition de « grandes choses » est biaisée du fait de mon métier actuel, mais tout de même. Alors, quand je reçois un message me disant que je suis convoqué à une réunion de crise dans le bunker ULTRA secret, dont je découvre seulement l’existence, j’avoue que je suis aussi paniqué qu’excité.
Que se passe-t-il pour qu’une telle réunion ait lieu ? Et surtout, pour que j’y sois demandé ? En tout cas, je ne vais pas me faire prier pour y aller ! Sur le chemin, je reçois un message de ma supérieure, Marabella-Rose, qui me demande de venir avec le dossier de l’affaire sur laquelle je l’avais rejoint, à Pine’s Forest. Est-ce que nous avons mal fait notre rapport ? Comment un problème, qui nécessite une réunion de crise, peut-il avoir un lien avec cette intervention ? Etant donné que ce n’est pas en me posant des questions à moi-même que je vais avoir des réponses, je lui répond par l’affirmative et passe par Cuir et Moustache pour récupérer ce qu’elle demande.
Heureusement que l’accès au bunker était indiqué sur le message de la convocation, sinon je pense que je serais arrivé à la fin de la réunion. Cela dit, je suis loin d’être le premier et je me rends bien compte que quelques discussions ont eu lieu lorsque j’apporte enfin les papiers à la commandante.
Je vais ensuite rapidement m’asseoir parmi l’assemblée, impressionné par le gratin sur scène. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir monsieur Zeitlosen d’aussi près. Et la femme à ses côtés… Je demande à un collègue assis devant moi de me faire un résumé de ce que j’ai manqué. Ah. Et bien… C’est une belle façon de commencer la journée ?
Je ne connais pas l’envers du décor, je ne peux donc prendre aucun parti et ce n’est de toute façon pas mon rôle ni mon but, mais si j’ai bien compris, il va falloir mettre les bouchées doubles en… Tuant des gens ? Ça me semble insensé de n’y penser que maintenant mais La Faucheuse a vraiment un boulot horrible et particulièrement difficile. Est-ce que je serais capable de faire un truc pareil ? Je ne pense pas. Et pourtant… Je me lève doucement, intimidé par les mastodontes qui me font face.
- Si c’est de volontaires dont vous avez besoin, vous avez le premier.
La Faucheuse m’a donné une seconde chance. Je ne me vois pas ne pas l’aider dans une telle crise. Je me débrouillerais avec ma morale par la suite. Peut-être que ça ne sera pas si différent que de chasser des fantômes…? Même si je sais que je me voile la face. Et puis, mes deux supérieurs sont là, dont un qui a l’air de ne plus savoir comment il s’appelle. Autant leur faire honneur et les aider de mon mieux. Après tout, on est tous dans le même bateau et mieux vaut tout faire pour le garder à flots plutôt que le regarder passivement couler.
Lieu d'Habitation : Cuirs et Moustaches, son bureau c'est son lieu de vie principal (Bon ok il a aussi un appart gigantesque à Cercueils tout Confort où il rêve d’amener son crush.)
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Un petit quelque chose en plus ? : Non j'ai pas le temps.
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Tueur de Dinosaures - ☠
Zzeit Zeitlosen
✞
J'étais dépassé.
D'un côté, se tenait ma sœur. Ma chère sœur. Vie. Infinie, l'enfant bénie qu'on avait déchu pour qu'une autre brille à sa place. L’enfant souriante et affable qui faisait tout pour exister aux yeux de père. Mais trop vieille. Moins pure. Trop capricieuse. Trop instable. D'abord vint Vivante, la gamine terrible qui par ses pitreries étirait parfois un sourire mystique dans la voix de Dieu Tout Puissant. Puis vinrent les humains. La terre. Le grand plan. Une entreprise et, pas assez de place pour trois. Si je n'avais jamais vraiment eu prétention d'être le préféré de notre père, Infinie avait vécu tout cela comme une trahison, comme de la haine, et s'était retourné sur le vivant, dans la dépression, sa dépression, décidant sur un coup de tête qui serait fertile quand d'autres seraient de désirs inassouvis. Infinie vivait mal la haine des mortels à notre égard. Je m'en étais accommodé. Je ne les aimais pas tant non plus. Seulement certains. Pour des raisons qui m'échappaient. Mais je ne me fichais pas de leur destin. J'aimais trop vivre sur terre pour accepter de voir tout cela s’effondrer. J'y avais passé trop d'heures, trop de jours trop d'années. Non vraiment je ne pouvais pas les abandonner aux foudres de celui qu'ils vénéraient.
De l'autre, Il y avait Mara. Marabella-Rose Canterbury. Née d'une saute d'humeur d'Infinie, et finie par son humour caustique. Elle avait toute les raisons de la détester. Et comment aurait-elle pu comprendre. Non il était d'une violence sans scrupule que de lui demander de nous comprendre, elle qui n'avait connu que la peur et les histories de vivante. Elle qu'on avait façonnée pour en faire un être fragile mais résigné. Je ne pouvais pas lui tenir rigueur, de s'adresser à ma sœur de la sorte. Mais je refusais de prendre parti pour l'une ou pour l'autre, et de toute manière, là n'était pas la question. Je ne pouvais pas prendre parti. J'étais l’éternel entre deux. Entre Vivante et Infinie. Entre Mara et Infinie. Entre les caprices de Père et ce monde. J'éteignis un instant mon micro et jetais un regard fatigué et désabusé aux deux femmes qui se tenaient à mes côtés.
- Cessez vos enfantillages, vous vous rendrez des comptes plus tard.
J'avais chuchoté ça plus comme une supplique que comme un ordre. Je n'avais pas la tête à gérer d'autres situations de crise que celle qui nous avait tous amenés ici. Je remerciais ma sœur d'un faible sourire. Du moins autant que mon visage était capable de sourire. Et je l'écoutais parler, d'une oreille distraite, les yeux posés sur Marabella plutôt que sur la foule. J'étais stupide de leur reprocher de ne pas savoir mettre leur problèmes personnels de côté quand j'étais incapable de ne pas m'inquiétait de ce que tramait Vivante à son égard. Mais je doutais fortement de l'effet positif que je pouvais trouver à perdre la face devant l'entreprise.
La proposition de rendre stérile une race de plus me fis étouffer de surprise. Elle avait tout de même un humour particulier. Je rallumais alors mon micro discrètement, avant de prendre une grande inspiration et de tenter de rattraper la chose.
- Aucune autre race ne sera bien entendu rendue stérile.
Et j'appuyais ma phrase d'un regard entendu vers Infinie.
- Mais nous pouvons potentiellement nous en sortir si tu fauches une grande partie des âmes. Et je te remercie de cette proposition. Après tout de la vie à la mort il n'y a qu'un pas. Oui Zzeit. Toi. Le Temps qui passe.
- Je me chargerais bien évidement de localiser Vivante, et d'aller la chercher.
Soudain un jeune chasseur de poltergheist s'avança sur l'estrade pour remettre aux mains de Marabella un dossier. J'arquais un sourcil, il s'agissait du Dossier sur la mission JB-612 de Pine's Forest, et le jeune garçon qui le tenait était Eugène Lacroix-Lespérance. Il avait eu une triste vie. C'était pourtant un bon danseur. Mais étonnement ce garçon semblait voir vivante comme sa sauveuse ce qui était cela-va s'en dire, plutôt rare au sein de l'entreprise. Mara me tendis le tout en m'expliquant qu'elle avait suite à cette mission lancé une étude RIP-Pharma sur les aspirateurs de polthergeist et qu'elle les pensait largement assez résistants désormais pour supporter d'aspirer l'âme d'un défunt. J'étais surpris. Et je m'enquis de feuilleter en diagonale le papier pour en avoir la confirmation. Oui c'était vrai. C'était vrai et je l'avais totalement omis. Pour la première fois depuis que j'orchestrais les événements voilà que ceux-ci me dépassaient.
- Si j'en crois ce que je lis, ça pourrait... potentiellement tenir pour quelques heures, le temps de les ramener dans l'entreprise et de les envoyer dans l'Otherside. Mais ce ne serait pas sans risque les âmes... sont bien plus puissantes que les polthergheist. Vous risqueriez plus que votre vie à vous lancer dans de telles chasses... Il faudrait...
Mais comme par enchantement mon employée semblait avoir tout prévu. Elle s'approcha de moi en prononçant mon prénom, coupant tout à coup tout le fil de mes pensées, et, avec un sourire doux, posa sa main sur mon avant bras. Comme par l'action d'un coupeur de feu, je l’écoutais, à nouveau calme, l'esprit clair. Nous pouvions réussir si nous avions des employés entraînés comme il se doit et pendant ce temps, j'irais faucher les âmes avec l'aide d'Infinie et d'une poignée d'employés des secteurs de l'Ordre à travers le monde.
- Pour ce qui est de convoquer les autre succursales de l'ULTIMATE, Gabrielle et moi nous en somme déjà chargé, il suffira de leur transmettre la marche à suivre, Dieu Tout Puissant n'a pas que nous 4 à ses ordres loin de là, il saura, et voudra peut être, déployer ce qu'il faut si le discours est convainquant.
Un instant je sondais l'esprit de Mara. Elle pensait à la même chose que moi. Tout cela n'avait de sens si nous ne retrouvions pas Vivante. Mais elle refuserait de me voir. Catégoriquement. Pourtant... Je savais qu'elle écouterait Mara et, j'avais une idée en tête. Je désactivais alors à nouveau mon micro, pour lui jeter un regard tendre et glisser avec un sourire.
- Je suis désolé, mais je vais avoir besoin de toi plus que tu ne le crois pour cette partie. Fait moi confiance.
Puis à mon grand étonnement les langues commencèrent enfin à se délier, le jeune Eugène s'avança, interdit et hésitant pour se porter volontaire comme tributaire de la grève de la Mort. Je le saluais, et le remerciais d'un signe de tête avant de jeter un œil au reste de l'assemblée.
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Infinie Darkside
– Vous n’avez rien à faire ici.
Tiens? Quelqu’un souhaitait donc mourir aujourd’hui. Pas de chance, Faucheuse faisait grève. De toutes façons, Marabella-Rose ne risquait rien. Vivante tuait, Zzeit tuait: Infinie, non. Elle pouvait choisir de ne pas offrir son don, mais à aucun moment elle ne le retirait. La Vie ne donnait pas la mort. Enfin… cela allait peut-être bientôt changer. Au fond d’elle-même, Infinie sentit une angoisse sourde, un gouffre qui s’ouvrait, vertigineux, sur une soudaine interrogation existentielle qui la fit vaciller. Elle avait proposé son aide sans réfléchir, poussée par l’inquiétude et, il est vrai, son ego démesuré qui voulait prouver qu’elle était indispensable, tout aussi capable que Vivante de faucher les âmes, voire plus. Mais… pouvait-elle vraiment, dans sa nature même, être aussi bien la fin que le début? La Vie pouvait-elle devenir La Mort? Et si oui… alors qu’est-ce qui la rendait si différente de sa petite sœur, au fond? Tout, comme elle le croyait depuis des millénaires?… Ou… Rien?
Mais Marabella-Rose continuait de parler, ou plutôt de déverser son fiel, et la colère d’Infinie s’embrasa d’un coup, alimentée par la soudaine peur qui venait de naître comme un appel d’air immense dans sa poitrine affolée. Elle riva son regard à celui de la née-vampire, noir absolu contre vert lumineux, et plongea. Elle affronta stoïquement la tourmente qui déchirait l’esprit de la jeune femme, encaissa sans broncher la peur le doute l’angoisse la haine l’espoir la lassitude la colère la tristesse la douleur l’amour. Elle en avait vu d’autres, avait sondé des âmes ô combien plus sombres et tourmentées; cette tempête qu’abritait Marabella-Rose n’était vraiment qu’une brise, tout juste bonne à faire frémir les feuilles des arbres. Et pourtant elle se sentit heurtée, griffée par cette petite rien du tout, cette expérience qu’elle avait voulu mener. Oui, Infinie dut se détourner de ces yeux verts où brillaient, insupportables, l’amour et la confiance qu’elle portait à Zzeit et Vivante. À son frère, sa sœur. Mais pas à elle, non. La Vie n’avait droit, comme toujours, qu’à la haine et au mépris.
– Premièrement: aux dernières nouvelles, ma chère sœur n’est plus à la tête de cette entreprise et ses ordres ne font donc plus loi. Deuxièmement: il n’est de toutes façons pas question ici de Vivante en tant que PDG mais de Vivante en tant qu’Entité. S’il ne s’agissait que de l’ULTIMATE Death Company, vous pouvez croire que je me serai même pas donnée la peine de me lever de mon lit. Troisièmement: je vous prierai de ne pas insulter les cloportes de la sor- - Cessez vos enfantillages, vous vous rendrez des comptes plus tard.
La prière de son frère, chuchotée avec empressement, la fit sursauter et elle se tut, enfermée dans un silence taciturne, se contentant de lever les yeux au ciel quand Zzeit affirma qu’aucune autre race ne subirait le sort des vampires. Ces mortels étaient vraiment dépourvus d’humour. Toutefois, elle devait bien avouer qu’ils la surprenaient. L’intervention de ce jeune chasseur, Eugène Lacroix-Lespérance, ces aspirateurs à poltergeists que même Zzeit estimait capables de fonctionner sur des âmes fraîchement défuntes, cette volonté d’aller suivre – ou plutôt subir – un entraînement intensif et (littéralement) inhumain dans l’Otherside… Tout ça pour quoi? Aider, juste aider, à éviter la catastrophe, le courroux divin… Alors qu’elle-même devait lutter contre cette petite voix qui lui susurrait qu’au fond, tout serait si simple si le monde prenait fin là, maintenant, et avec lui son tourment éternel…
Enfin. Savoir si d’autres inconscients étaient prêts à se sacrifier pour payer les pots cassés par Vivante ne l’intéressait pas plus que ça. Ils faisaient ce qu’ils voulaient de la vie qu’elle leur avait donné. Infinie préféra se tourner de nouveau du côté de son frère et de la née-vampire, quitte à devoir une nouvelle fois endurer ses aboiements de petit roquet malheureux. Car aussi insupportable puisse-t-elle être, elle devait bien avouer que cette Marabella-Rose l’intriguait. D’autant plus qu’elle était en ce moment leur seul espoir de retrouver Vivante.
– Nos pouvoirs d’Entités ne fonctionnent pas entre nous, retrouver notre sœur va donc être singulièrement compliqué. Zzeit, je ne sais pas à quoi tu penses, mais il est de mon avis que la famille de cœur de Vivante a plus de chances que nous. Et cette famille de cœur… c’est la famille Yéti. La vôtre, Marabella-Rose.
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Marabella-Rose Canterbury
La confiance était une chose fragile et instable. Je n’en avais jamais eu, pour personne, je n’avais pas assez d’amour propre pour pouvoir croire, une seule seconde, mériter un sort si favorable. Étais-je si froide, si égoïste comme l’avais toujours entendu Cierra ? Un cœur de pierre, une âme noire, c’était bien ce qu’avais vu Keith en moi. Quelqu’un comme lui, quelqu’un capable de tout sacrifier pour la soif de son ambition. Aurais-je tué mes enfants, ma femme ? Aurais-je assassiné mon père si j’avais vécu plus longtemps dans les sévices comme lui l’avait vécu ? Et maintenant ? Avais-je une seule fois de mon existence arrêté d’utiliser les autres pour mes propres buts ? Oui. Bien entendu. Je pouvais me le cacher autant que je le voulais, partir dans mes angoisses, mes crises de larmes, tenter de le repousser j’avais confiance en lui, je ne l’avais jamais utilisé. Alors pourquoi avoir un soupçon d’humanité étais-ce si difficile à accepter ? Pourquoi avais-je envie de fuir, le plus loin possible, sur un autre continent ? Exactement comme avec mon père, il avait suffit d’une fois pour que je me dévoile telle que je l’étais. Une seule fois où mon père avait annoncé m’aimer profondément pour que je quitte la maison familiale au cours de la nuit. Et cela ne m’avait rien apporté, rien apporté de plus que la torture que Keith m’avait infligé.
Il me suffisait de descendre de l’estrade, prendre la porte et les laisser se débrouiller. Il n’était pas si difficile d’abandonner mon poste, pas si difficile de me trouver un remplaçant, je n’étais rien après tout. Ce n’est pas ce qu’ils avaient tous toujours pensé de moi ? La née-vampire, seulement vingt-cinq années, une poussière dans l’océan de ma race. Il n’y avait pas eu de sang pure depuis des décennies entières et pourtant quelle était la déception à ma naissance. Une Carnival, la pire de toute. Et bien que Vivante avait toujours tout fait pour que je ne rencontre aucun Vampire, pour que je ne mette pas les pieds dans l’Otherside durant mon enfance il n’enlevait en rien que je n’étais pas de ces humains qu’elle aimait profondément. Elle aurait dû choisir Théodore, lui acceptait sa condition, il en profitait même et l’utilisait à son propre escient. Lui il était fort. Comme Cierra, comme Siri ou Garance. Même Luciole avait su encaisser, même Luciole n’avait jamais abandonnée. Et moi qu’avais-je fais ? J’étais partie, j’avais tout laissé tomber, et je sais que Vivante m’en avait voulu autant que les autres de notre famille. J’étais égoïste, pourquoi allais-je tout risquer pour eux ?
- Je suis désolé, mais je vais avoir besoin de toi plus que tu ne le crois pour cette partie. Fait moi confiance.
Un frison parcouru mon échine. Je releva doucement mon visage vers lui, tremblante, alors je su que je pouvais faire ce que je voulais, je pouvais nier l’entièreté de mon existence. Je ferais n'importe quoi pour lui, seulement pour lui. Je m'approcha longuement, doucement et attrapa avec tendresse sa main. Tout le monde était au courant et puis actuellement ce n'était vraiment plus notre priorité. Alors j'éteignis mon micro et me saisit des lunettes sur son nez pour pouvoir me plonger entièrement en lui.
- J'ai peur Zzeit.
Et il était vrai que j'avais peur, réellement et ça je n'avais jamais pu l'envisager. Qu'allait-il se passer si elle refusait de me parler ? Si elle refusait de revenir ? Qu'allions nous tous devenir ? Je ne pouvais pas porter ce poids, je ne pouvais pas faire semblant de la connaître si bien que ça. Vivante était insaisissable, bien plus que moi, bien plus que n'importe quelle créature de ce monde.
- Je ne crois pas pouvoir servir à quoi que ce soit une fois en face d'elle... Mais...
J'avais peut être une solution, peut-être viable. Vivante adorait les jeux. Je poussa un profond soupir et toisa quelques instants Infinie qui venait de nous rejoindre. Et par respect pour sa demande je me contenta de détourner le regard. Les enfantillages viendrait après. Pour le moment il y avait plus important à penser.
- Eugène vient me voir s'il te plaît.
Je lança un regard emplit de tendresse et de sous-entendu à Zzeit avant de me détourner pour observer Eugène. Je ne lâcha pas sa main, je ne souhaitais plus le faire, j'avais besoin profondément de son contact pour ne pas perdre pied, pour ne pas abandonner.
- Je vais être occupé Eugène, alors je vais avoir besoin de quelqu'un en qui je crois pour mener à bien le camps d'entrainement quand je ne serais pas là. Est-ce que tu te sens capable de m'assister un maximum ?
Puis mon regard se planta dans celui d'Infinie et de Zzeit, un sourire énigmatique affiché sur mes lèvres. Je savais quoi faire.
- Vivante aime beaucoup les jeux de pistes. Je ne crois pas qu'elle nous ai laissé un indice, néanmoins si nous attisons sa curiosité et son envie de jouer elle ne résistera pas à nous envoyer un indice. Il faut rentrer dans son jeu c'est tout ce qu'elle a toujours attendu de nous après tout. Que nous soyons des pions bien corvéable dans son propre plan. Alors maintenant, il va falloir être les plus convainquant possible pour qu'elle ne se doute de rien.
Plus je les entends parler, plus je regrette de les avoir plus ou moins interrompu. Je n’ai jamais eu peur de qui que ce soit, mais ces types sur l’estrade, ils sont capables de choses qui dépassent mon imagination et je sais très bien qu’il vaut mieux être de leur côté. Je suis donc prêt à me rasseoir, les laissant continuer leurs joutes verbales aussi longtemps qu’ils le veulent, mais ma commandante en décide autrement.
Ecouter m’aurait suffit, honnêtement. Cette réunion est particulièrement instructive, aussi bien de par ce qu’ils se disent que par les gestes qu’ils font. J’en découvre plus sur cet univers que j’ai rejoint en cours de route et sur les personnes qui m’entourent, ainsi que leurs liens. Lorsque Marabella-Rose prend la main du Grand Intendant, je jette de brefs regards à mes collègues pour voir si je suis le seul surpris. J’ai vraiment du retard à rattraper moi.
Mis en confiance par le signe de tête de Zeitlosen, la pensée que La Vie ne peut sûrement pas me faire trop de mal et par la douce voix de ma supérieure, j'obéis. C’est étrange, on a beau être pratiquement du même âge, j’ai l’impression qu’entre nous, il y a un gouffre qui nous sépare. Sans doute est-ce dû à sa maturité, bien plus avancée que la mienne ?
Sa question m’étonne autant qu’elle me ravit. Elle me demande sérieusement de la seconder ? Dans un moment aussi crucial et urgent que celui-ci, sans doute y a-t-il d’autres chasseurs plus certifiés que moi pour ce rôle, mais hors de question de laisser passer cette chance. Mon but n’est pas forcément de prendre du grade ou une place en particulier, loin de là. Je souhaite juste que l'on reconnaisse mes efforts et ma volonté.
- Oui, bien sûr, madame !
Et je ne vais pas lui faire regretter de placer une telle confiance en moi ! Elle va voir à quel point je m’en sens capable ! Je vais tout donner ! Même si j’avoue que je ne sais pas trop dans quoi je m’embarque. Surtout au vu du plan dont elle nous fait part. Un jeu de piste ? Pour retrouver La Faucheuse ? Ça a le mérite d’être original, inattendu et de donner cruellement envie d’y participer. Comme quoi, même la mort aime jouer, visiblement.
Un petit quelque chose en plus ? : Passe me dire coucou à l'occaz ♥
Age (Joueur) : 25
Terreur Bourdonnante
Abeille Croquemitaine
La vie, le temps, la mort. Abeille n’en avait cure de leurs stupides petites batailles et jérémiades puériles. Au début ça l’amusait, aujourd’hui elle souffle des narines. Qu’ils grondent, qu’ils se jettent des chaises à la figure, qu’ils boudent, mais qu’ils fassent leurs travaux respectifs c’était bien là la seule chose dont la Märhe avait besoin pour exercer le sien. En outre, le monde pouvait bien s’effondrer au regard cruel d’Abeille, tant que la mort subsistera alors la peur paralysera les mortels. Bien sûr, même immortels les créatures de l’Otherside et les humains continueraient d’avoir peurs, mais les choses ne seraient plus pareilles. D’autre part il pesait la menace de la colère du manitou.
Un événement donc assez important pour qu’Abeille se rende au Bunker et s’installe dans les gradins entourée par les employés, les stagiaires et les petits soldats car dans un premier temps, elle ne souhaitait pas s’impliquer plus qu’elle ne le voulait si elle avait prise place au centre de la salle de crise. Cachée dans un recoin, Abeille observait et comptait bien sur le travail acharné des employés modèles pour résoudre la crise d’ado de Faucheuse. Et si par le plus grand malheur qui soit ça ne suffisait pas, alors là seulement elle agira.
Bon, en réalité, c’était quand même très drôle de tous les voir au bout du rouleau et paniqués. Si bien que malgré tout, une petite pensée effleurait l’esprit d’Abeille qui remerciait Faucheuse. Le comble de tout ça, c’est que ça se déroulait dans une sorte d’amphithéâtre. Quel spectacle !
La réunion continuait dans les blabla. A ce stade, Abeille comprenait que ses camarades avaient trouvés deux solutions. Laquelle allait-elle choisir ? Participer au camp d’entraînement ou au jeu de piste ?
La jeune femme se téléportait au centre de la pièce. Ses talons clapotaient le sol à mesure qu'elle marchait vers Mara, lui soufflant un sobre.
Lieu d'Habitation : Cuirs et Moustaches, son bureau c'est son lieu de vie principal (Bon ok il a aussi un appart gigantesque à Cercueils tout Confort où il rêve d’amener son crush.)
Métier(s) / Etude(s) : Grand Intendant à la Sécurité et à la Vidéosurveillance
Un petit quelque chose en plus ? : Non j'ai pas le temps.
Age (Joueur) : 29
Tueur de Dinosaures - ☠
Zzeit Zeitlosen
✞
Et si tout cela ne fonctionnait pas ?
Oui Moi le Temps, l'omniscient, l’omnipotent je doutais. Je doutais tellement que j'en avais des aigreurs d'estomac. Et c'est très désagréable les aigreurs d'estomac lorsque l'on les rencontres pour la première fois. Le regard tendre de Mara avait beau adoucir les affres du temps précieux que nous perdions, il n'en restait pas moins que ma bougresse de sœur allait s'avérer difficile à déloger du coin paradisiaque ou elle était partie s’installer pour nous regarder galérer. Je ne savais plus si j'étais en colère ou désespéré. Probablement un peu des deux.
Mais au moins Infinie et Mara avaient cessé, pour le moment du moins, de mettre de l'huile sur le feu avec leur bras de fer œstrogénique. Je remerciais promptement le jeune chasseur de Polthergeist d'un signe de tête avant de planter mes yeux dans ceux de Mara. Il faudrait que je pense à faire monter en grade ce garçon après une telle prise de responsabilités.
- Je proposerais bien d’annihiler l’entièreté des pigeons de la place Saint-Marc à Venise mais ça ne la ferait que se cacher plus profondément dans sa bêtise d'enfant terrible. Par contre...
Je fus coupé dans mon propos par l'arrivée de notre étrange, et flippante, gardienne de Prison. Abeille. Je ne la connaissais que très peu. Mais je savais qu'elle réservait les pires tourments à tout ceux qui osaient se mettre en travers de son chemin. Ma foi elle était ce qu'elle devait être, une Märhe. Assez étonné de la voir se mêler au jeu de piste, je ne doutais pas moins de l'atout non négligeable qu'elle représentait.
Soudain une idée lumineuse. Abeille et ses envie de meurtres chronique n'était pas sans me rappeler un autre insecte plutôt du sous genre des blattes. Je me raclais alors la gorge et annonçait sur un ton solennelle :
- Par contre je sais que cette sangsue délurée à un don particulièrement étrange pour lui coller aux basques et connaitre sa localisation avant tout le monde.
Et d'un ultime claquement de doigts je fis apparaître sous les yeux ébahis des employés la plus vile des créatures que connaissait cette planète : @Jennifer
Je soupirais jetant un regard sévère et assassin au dégénéré congénital qui clignait des yeux dans une tenue encore plus improbable que ce à quoi je m'attendais. On aurait dit un genre de gondolier croisé avec une rock-star sous acide. Puis j'ajoutais à l'intention de ma sœur :
- Demain tu feras une annonce officielle comme quoi tu reprends les rennes de l'entreprise. Elle sera retransmise dans toute les langues et mondialement. Ajoutez des dinosaures en fond. Elle réagira surement à ça. @Marabella-Rose Canterbury, @Abeille Croquemitaine, torturez moi cet idiot si vous le voulez mais faites le cracher le morceau. Je m'occupe de trouver un moyen de joindre ce petit con de @Théodore Yéti.
